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La valse aux adieux
27 octobre 2019

je promène paris sur mon corps

As-tu vu la crasse sous mes ongles ?
((je promène paris sur mon corps))

As-tu vu la façon sublime dont j’hurle en silence
As-tu vu comme avidement je mords
Comme
Je suce la peau terne pour colorier de rouge pour
susciter l’envie pour
soigner les maux
     -   je sangsue je sensuellement je sens
les replis de tes os
je suspecte je soudoie je soustrais mes pensées je --
(sous le soleil, tes doigts)
je soupçonne sanglote soupèse 
solennelle je fume ta chair je fredonne ton être
(toi tu voudrais que je me taise)

As-tu vu comme je ronge as-tu vu comme je brille ?

As-tu vu comme j’infuse comme j’inspecte comme j’inhale
As-tu déjà descellé tout ce qui me fait mal
As-tu pris le balai et nettoyé la rue pour éviter mes trébuchements
Et
As-tu pris la peine de remarquer comme laborieusement
Je déhanche mes fesses invisibles
As-tu eu envie de les toucher as-tu eu envie d’arracher
Un à un mes vêtements ? As-tu été déçu as-tu caché au creux de ta gorge
Tes pensées incertaines ?
As-tu inspiré longuement as-tu voulu dire ce que tu n’as pas dit
As-tu observé as-tu piteux eu pitié as-tu voulu prendre
mon sein dans la paume de ta main as-tu souhaité
fermer les yeux ?

As-tu eu peur de moi
As-tu eu peur que je vacille ?
As-tu eu peur que je chancèle ?
Ou bien as-tu cru que je ne tomberai jamais ?
As-tu espéré que je m’écroule
Me roule en boule me foule la cheville que je
Redevienne petite fille
Dis-moi ?
As-tu été ému de moi

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