La nuit je mens.

4 décembre 2011

Ils ont assassiné le désir pour être plus raisonnable.

Ils se sont crevés les yeux pour ne plus voir ce qui fait mal. Ils ont décidé que la souffrance n'était pas digne d'eux, ils ont eu peur de tomber à nouveau et de s'assommer sur le sol poussièreux de passions malheureuses. Ils ont presque dix-sept ans et déja ils ont peur de se salir, de tremper leurs mains dans la douleur et la violence. Ils pensent avoir le choix, ont mis toutes leurs protections. Ils ne veulent pas se heurter à la passion, ils ne veulent que ce qui est bon. Ils ont oublié le goût de la déraison. Dans les volutes de fumées s'envolent leurs rêves oubliés. Ils ont essayé de structurer le chaos de leur vie, ils ont détruit l'essence même de leurs existences déja fatiguées. Ils auraient pu vivre et mourir, ils ont préféré survivre. Ils ont refusé les larmes, les ongles et les cheveux arrachés. Ils ont cru qu'ils avaient fait le bon choix. Parce que c'était plus simple et que ça faisait moins mal. Ils n'ont pas voulu refaire les mêmes erreurs alors ils se sont laissés aller, ils ont laissé crever en eux la rage de l'adolescence. A l'espérance, ils ont préféré l'absence.

Elle a dit "Non à la souffrance", et ça nous a tous fait rigoler.